" Packchwork Mues "
Assemblages monumentaux,
fragments d’une mémoire collective
de Pascal di PÉRI
Si « Mues » capture l’essence éphémère et poétique des contenants écrasés, réduits à leur plus simple expression, « Packchwork » en prolonge la réflexion par l’accumulation et la recomposition. Là où « Mues » isole le détail, « Packchwork » l’agence, le multiplie, et en fait une mosaïque organique.
Cette partie du Site est en construction, néanmoins, nous vous y présentons quelques-unes des œuvres qui y apparaitront.
Si vous souhaitez avoir, en avant-première, des informations complémentaires sur une ou plusieurs de ces œuvres, (technique, dimensions, tarifs, etc.), n’hésitez-pas à nous en faire part, au travers du formulaire de contact.
Nous vous répondrons dans les plus brefs délais.
Une mosaïque organique
Ces grands collages, nés du même matériau brut — canettes en aluminium, boîtes compressées, vestiges du quotidien — s’assemblent comme les morceaux d’un puzzle industriel. Le titre, jeu de mots entre « patchwork » et « pack », évoque à la fois la technique artisanale de l’assemblage et la référence populaire au « pack de bière », clin d’œil ironique à la surconsommation qui nourrit ces œuvres.
Chaque pièce devient un dialogue entre destruction et reconstruction, entre l’individuel et le collectif. Les fragments, autrefois anonymes, trouvent ici une seconde vie, unis par une géométrie à la fois chaotique et maîtrisée. « Packchwork » interroge notre rapport aux déchets, à leur valeur, et à la manière dont l’art peut transformer l’ordinaire en une narration visuelle puissante.
À travers ces assemblages, Pascal Di Péri questionne la trace que nous laissons, et la beauté inattendue qui peut émerger de ce que nous rejetons.
Lien avec « Mues » : Les deux collections partagent une même matière première — l’aluminium écrasé — mais en explorent des facettes opposées : « Mues » en révèle la fragilité et la singularité, tandis que « Packchwork » en célèbre la force collective et la résilience. L’une est une méditation sur l’objet isolé, l’autre une célébration de l’accumulation et de la transformation.
Description de l'œuvre
Packchwork
Le collage-assemblage de la matière recyclée comme poème visuel
À l’instar de la série Mues, qui convie la matière consumérisée à un surgissement plastique — « Objets inanimés, avez-vous donc une âme… ?» — cette nouvelle collection Packchwork prolonge et étend la démarche de Pascal di Péri.
Les canettes en aluminium — dressées au rang de reliques du geste mécanique, signatures d’une consommation de masse — sont ici écrasées, fragmentées, découpées, recomposées. Mais au lieu de simplement photographier ces reliques dans un face-à-face introspectif (comme dans Mues), Packchwork orchestre leur agrégation en vastes collages-tapisseries : un jeu de mot habile entre « patchwork » (assemblage d’éléments hétérogènes) et « pack » (le pack de canettes qu’on pense immédiatement à l’idée de la boisson).
Cette collection affirme que : la matière recyclée n’est pas seulement objet de capture photographique, mais bien matière plastique à recomposer, à faire chanter dans la dimension sculpturale et graphique. En ce sens, Packchwork est l’évolution logique de Mues :
D’un côté, Mues interroge la mutation de la matière (matière qui se « mue », qui change d’état, qui mute), le passage de l’objet-consommation à l’image métamorphosée.
De l’autre, Packchwork prend cette matière déjà investie par l’artiste — la canette, le contenant écrasé, la marque imprimée, le rebut — et en fait un tout recomposé, un champ visuel où l’accumulation et l’agencement produisent une force nouvelle, un motif collectif, une architecture de déchets sublimés.
Le postulat reste fidèle : transformer le rebut en ressource, célébrer une esthétique de la résilience, faire de la matière détournée un vecteur d’éthique et d’émotion. Comme pour Mues, Packchwork interroge notre rapport au cycle de vie des objets, à la consommation, à l’environnement — mais cette fois à travers le prisme du collectif, de l’assemblage, du montage, de la trame visuelle.
Le « pack » devient motif, la « canette » devient pixel, l’écrasement devient motif répétitif, l’assemblage devient rythme. Chaque collage de la série est un « tapissérie » qui questionne : que devient la marque quand elle est fragmentée et recomposée ? Que devient l’objet quand il devient texture ? Que devient la consommation quand elle se regarde elle-même, éclatée et recomposée, dans un champ visuel hypnotique ?
Cette résonance entre les deux séries (Mues et Packchwork) est volontaire : l’une est plus contemplative, introspective, presque métaphysique ; l’autre est plus expansive, architecturale, rythmique. Ensemble, elles tissent un dialogue continu : de la mutation individuelle de la matière à sa recomposition collective.
Ainsi, la collection Packchwork invite le spectateur à entrer dans un univers où la matière consommatrice se décharge de ses stigmates pour renaître en motif, en rythme, en architecture visuelle. Elle rappelle aussi que la beauté peut surgir de ce qui paraît usé, écrasé, rejeté ; que la matière recyclée peut devenir noble ; que l’art peut faire de l’écho d’un déchet le point de départ d’une poésie visuelle.
— Pascal di Péri
